Nouvelle gueule de bois pour les investisseurs en cryptomonnaies. À 30 000 euros, son niveau le plus bas de mardi après-midi, la valeur cardinale, le Bitcoin, s’échangeait à une cote plus vue depuis juillet dernier. Et en recul de 57 % par rapport à son record historique atteint en novembre 2021 avec près de 65 000 euros. Les autres cryptomonnaies ne font pas mieux : le marché total est désormais évalué à un peu plus de 1 500 milliards de dollars, contre 3 000 milliards à son plus haut, selon les données du site Coingecko, qui recense plus de 13 000 cryptomonnaies.
Il flotte comme un air de déjà-vu. En 2021, le Bitcoin était temporairement passé sous le seuil de 30 000 dollars à deux reprises, en juin et en juillet, avant de repartir de plus belle pour toucher son plus haut historique quelques mois plus tard, en novembre. Un phénomène de volatilité pas si exceptionnel car lié à sa valeur intrinsèque : un nombre limité de monnaies en circulation, les fameux 21 millions.
« Il y a déjà eu des plongeons historiques comme en 2018 avec un -83 % et des phases de volatilité existent à chaque cycle du Bitcoin », met en perspective Romain Saguy, directeur de commercial de Coinhouse, une plateforme d’échanges. « Il y a à chaque fois un effet de bulle suivi d’un « bear market », c’est-à-dire une évolution à la baisse en continu depuis le pic de novembre », explique-t-il.
L’effet domino du combat contre l’inflation
Le Bitcoin était par exemple monté jusqu’à plus de 16 000 euros en décembre 2017 puis il avait baissé jusqu’à atteindre 3 000 euros en 2019. Mais la conjoncture mondiale change la donne et amplifie la brutalité de la chute. Guerre en Ukraine, les confinements successifs en Chine ou le resserrement de la politique monétaire aux États-Unis… Le marché des cryptomonnaies n’avait jamais connu une telle vague de secousses avec des crises géopolitiques et économiques d’ampleur mondiale. Le Bitcoin avait d’autant plus toujours été décorrélé - jusqu’à 2020 - aux fluctuations des marchés d’actifs traditionnels. Ironiquement, c’est son adoption par Wall Street et les institutions financières qui contribue aussi à ces vacillations.
Initiée par la Banque centrale américaine pour contrer une inflation jamais vue en 30 ans, la hausse de 0,5 % du taux directeur a refroidi les investisseurs en Bourse et les cours ont décroché. Avec un effet de ricochet sur les cryptomonnaies et son étendard. « Le Bitcoin est devenu un instrument de gestion de portefeuille qui est désormais corrélé à des actifs boursiers comme le Nasdaq, le marché des actifs technologiques et le plus risqué », pointe Nathalie Janson, enseignante-chercheure du département Finance à NEOMA Business School. « Comme il a été nourri par les politiques monétaires accommodantes, le Nasdaq est l’indice qui corrige le plus et donc le Bitcoin aussi ».
Deuxième actif numérique par sa capitalisation, l’Ethereum accuse aussi le coup mais rebondit, lui, un peu mieux que les autres monnaies virtuelles. « Il est perçu, comme le Bitcoin, comme un mécanisme économique sain avec une vraie utilité et la certitude qu’il sera là dans 5 à 10 ans » précise Romain Saguy de Coinhouse. « Les autres cryptos doivent, elles, être considérées comme des start-ups avec des incertitudes sur leurs capacités à survivre », prévient l’expert. « Mais toute personne qui a acheté du Bitcoin et l’a gardé pendant trois ans a fait une plus-value » tente-t-il de rassurer dans ces temps incertains mais pas totalement inconnus.
Author: Sandra Cox
Last Updated: 1703012642
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